le collectif barbarie

Le projet Collectif Barbarie

Né de constats et des vécus des jeunes filles de la MJ autour du sexisme et des inégalités liées aux genres dans notre société, le collectif Barbarie est le résultat de plus de quatre ans de réflexions autour de ces thèmes.

C’est via des installations, des expos, des réalisations de vidéo, d’affiches, etc. que le collectif tente de sensibiliser à la discrimination genrée le grand public, le monde associatif et politique et, plus localement, les jeunes de la MJ.

 

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égalité

place de la femme

dénonciation

réflexion

sensibilisation

« Macho macho Show »

En partenariat avec Camera-etc, le collectif a réalisé un film d’animation mettant en scène les premières maquettes du projet. Ce court film, permet d’approcher de manière très ludique les différents thèmes abordés par les filles (violence conjugale, homosexualité, rôles prédéfinis, enfermement mental,…).

Ce film a reçu un très bon accueil et a pu être présenté lors de différentes manifestations (Foire du Livre Politique, fête citoyenne de Tout autre Chose,…) mais aussi au collège communal de Saint-Nicolas, à la commission Femmes et Ville et auprès de différents partenaires (Maison maternelle d’Angleur,…).

Teaser « Croisement des regards »

Dans le cadre du projet Recueil, l’envie est née de réaliser un mini reportage-micro trottoir sur la représentation des jeunes et d’experts sur la question de la place de la femme.

Version longue de « Croisement des regards »

Ce média permettant aux jeunes filles du Collectif de toucher plus de jeunes mais aussi de continuer à développer des outils pédagogiques sur leur combat. Il a pu être diffusé lors de diverses manifestations comme à la Foire du Livre politique ou dans le cadre du projet Melting Po(t)litique à l’occasion du premier débat sur la question de la Place des Femmes à Saint-Nicolas.

 

 

Barbarie en musique : Leila

Morceau réalisé pour le Collectif Barbarie,  « Leila » est écrite et interprétée par Ak-Flow d’Ambiance Néfaste.

outils pédagogiques

Le projet est lancé

Expositions

Projet unique

Ils parlent de nous

Le collectif Barbarie contre la misogynie… Du vécu d’injustices individuelles à la revendication collective

Lire la publication de l’observatoire.

 

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PARTAGER LA VILLE

Genre et espace public en Belgique francophone
Muriel Sacco, David Paternotte
IntellectionSOCIOLOGIE SEXUALITÉ

« La question du sexisme dans l’espace public occupe le devant de la scène politique et médiatique. On sait toutefois peu de choses sur la situation en Belgique francophone. Cet ouvrage pionnier offre un regard inédit sur la situation en Fédération Wallonie-Bruxelles. Loin de se cantonner à la question du harcèlement sexiste, il analyse comment femmes et hommes expérimentent l’espace public différemment. Il relate aussi plusieurs expériences de terrain visant à un meilleur partage de l’espace public. »

Plus d’information sur l’ouvrage Partager la ville

Ils sont partenaires du projet

Méthodologie du projet

Une méthodologie

Le collectif Barbarie est né de réflexions autour de la méthodologie des intelligences citoyennes de Majo Hansotte

Contexte du projet

Au moment de la création du collectif, notre MJ est fréquentée par un public jeune et masculin (principalement d’origine turque et marocaine) et les jeunes filles n’osent pas toujours prendre leur place, ou même, s’y rendre.

La législation des Centres de Jeunes attend des MJ d’assurer l’accès des jeunes à l’accueil et aux différentes activités organisées par la maison de jeunes à concurrence d’au moins 800 heures par an, dont dix heures d’accueil minimum par semaine. Ainsi, observant l’absentéisme des filles durant ces heures d’accueil, ne permettant pas de créer des projets avec elles ou d’approfondir l’accompagnement, les animateurs, après proposition, ont débuté un « accueil filles » il y a maintenant 8 ans. C’est durant ces deux heures d’accueil par semaine que ces jeunes filles ont pu révéler leur revendications, se créer une identité d’appartenance à la Maison de Jeunes, et d’appartenance à un groupe.

Objectifs

  • Permettre aux jeunes filles de la mj de mettre en lumière leurs vécus et leurs revendications
  • Transformer leurs injustices en art subversif sur l’espace public
  • Créer des outils pédagogiques par et pour les jeunes
  • Réflexions autour des inégalités liées aux genres dans notre société
  • Sensibiliser le grand public, le monde associatif et politique et, plus localement, les jeunes de la MJ.

Émergence du projet

En tant que travailleurs sociaux, nous avons pour priorité de donner du pouvoir d’agir aux personnes. Pour ce faire, nous nous donnons comme objectifs d’apprendre et de comprendre les mécanismes d’exclusion afin de pouvoir critiquer et rassembler les jeunes dans la lutte collective contre les injustices qu’ils vivent au quotidien.

Nous tentons ainsi de remettre en question la réalité, témoignant que ce qui se déroule dans le monde n’est ni juste ni égalitaire. C’est dans ce contexte d’accueil filles qu’ont émergé des témoignages qui, en suivant les procédures de la méthodologie des « intelligences citoyennes » de Majo Hansotte, sont passés d’injustices individuelles à une revendication collective et publique, du « Je » au « Nous tous et toutes » « ici et ailleurs ». Ce fût la naissance du collectif « Barbarie ».

L’identité du projet

À ses débuts, Barbarie est un collectif de 8 jeunes filles de 12 à 19 ans qui se questionnent sur les problèmes de genre et d’égalité dans notre société. Toutes victimes à leur niveau de violence d’injustices faites aux femmes, elles ont souhaité ensemble trouver des réponses collectives aux difficultés rencontrées au quotidien et sortir de leur rôle de victimes pour interpeller dans l’espace public, pour réfléchir ensemble, sensibiliser, partager leurs revendications à l’aide de « paninis » et de maquettes utilisant des barbies pour révéler leurs critiques.

La lutte de ce groupe de jeunes filles est menée de façon positive car elle ouvre la porte à de nouvelles possibilités, à un nouvel ordre social qu’est l’égalité des sexes. « Barbarie » est effectivement orienté vers l’émancipation des femmes, ou tout du moins leur égalité de traitement. Ces jeunes filles ont formé un collectif dans le but d’accroitre leurs forces, d’être davantage entendues. Il y a donc non seulement une visée émancipatrice, mais également sensibilisatrice, en quelque sorte, une volonté de légitimité et, dans une même logique, de reconnaissance. Reconnaissance du dévoilement des formes de domination masculine qu’elles tentent de mettre à jour, et la reconnaissance par le biais du respect des droits fondamentaux qui les concerne également. Dans leur premier livret « Matte elle » il y a d’une part une description d’injustices (la maquette « prison mentale » où elles expriment l’enfermement des femmes lié aux stéréotypes qui concernent leur place dans les rôles genrés et sociaux), et d’autre part une proposition de changement (« femmes robot…sors de cette prison rose » où ces jeunes filles invitent les femmes à ne pas renforcer ces stéréotypes et oser dire non).

Barbarie et les garçons

En plus d’un jeune garçon de la MJ qui a réalisé dans le deuxième panini « Mate les » une maquette pour « Barbarie » revendiquant le droit des hommes d’exprimer leurs émotions et souffrances, les filles du collectif ont noué des liens très soudés avec les garçons du groupe de rap Ambiance Néfaste. D’abord dans le cadre de la participation commune à des débats lors de la Foire du Livre Politique, mais aussi dans d’autres projets réalisés par la MJ tels qu’Urban Mouv’ et le Recueil.

L’évolution du projet

Aujourd’hui, cette méthode a permis au collectif de créer une exposition de maquettes réalisées avec des barbies, deux fascicules, un film d’animation « Macho Macho Show » et une chorégraphie sur un texte dédié au collectif écrit par Ak Flow, un rappeur de la MJ.
Elles ont eu envie ensuite d’élargir les débats avec leurs pairs en réalisant un reportage vidéo micro-trottoir « Croisement de regards des mondes jeune, politique et sociologique sur la représentation des femmes » qui aborde diverses questions qui ont trait à la place des femmes dans la société, au féminisme, aux rôles établis socialement, à la parentalité, etc. Elles interrogent, dans le même reportage, une sociologue spécialisée dans le domaine du genre et la Ministre de l’égalité des chances, des droits des femmes et de la jeunesse, croisant ainsi les regards des jeunes et des experts sur la représentation des femmes.

Cet outil a pour objectifs de sensibiliser, révéler leurs témoignages, leurs représentations, dévoiler les pensées communes et complémentaires entre jeunes et experts, rendre visible les réalités de terrain en MJ, solliciter des débats, organiser des conférences en partant de la vidéo avec des jeunes, des adultes, des experts, …

Le collectif a ainsi pu présenter ses créations au Festival 100% jeunes qui réunit plus d’une centaine de jeunes issus de plusieurs Maison de Jeunes, dans des fêtes de quartier, à la foire du livre politique, etc. Elles ont aussi été invitées à l’Université de Liège dans un cours de 2ème année de Master « Introduction à l’analyse transversale de genre » pour sensibiliser les étudiants et d’autres jeunes du Collectif Mixité et ensuite croiser leurs expériences. Ces échanges ont ensuite permis de réitérer une rencontre avec des pairs en se rendant dans deux classes de 6ème année au Collège Saint-Louis. Cette aventure a été riche pour le collectif qui a pu questionner ses représentations et entendre d’autres jeunes, des pairs, révéler leurs visions des rapports hommes-femmes.

Émancipation et constats

Finalement Barbarie est un collectif né d’une non mixité au sein de la MJ, d’un accueil destiné aux filles, d’histoires qui s’entrecoupent, de dévoilements exprimés dans un cadre rassurant, d’une identité commune portée par des expériences d’injustices qui affectent ces jeunes filles, d’ici et d’ailleurs, pour devenir porteur d’une critique sociale visant une (plus) juste égalité des sexes. Le collectif a révélé, par l’intermédiaire des intelligences citoyennes, des injustices. Ces jeunes filles expriment, à travers leurs créations, qu’elles souffrent d’un ordre établi, des inégalités encore existantes entre les hommes et les femmes et qu’elles visent une ouverture des consciences, une rencontre de l’Autre et une solidarité entre les différents sexes, cultures, âges, classes,… pour porter ensemble une critique radicale capable de changement.

 

Anais et Morgane: les voix du collectif

Morgane et Anaïs, à l’initiative du collectif et devenues aujourd’hui les deux représentantes principales, racontent les effets personnels de Barbarie.

« Un jour, il y a quelques années dans les débuts du collectif, une dame nous a demandé si nous étions féministes, on s’est alors rendue compte qu’on ne savait même pas ce que cela voulait dire, et que nous avions une représentation assez négative de ce qu’était le féminisme. C’est suite à ça et parce qu’il était nécessaire de s’informer pour rester cohérentes et répondre aux questions du public que nous avons commencé à lire sur le sujet, à discuter avec des personnes du milieu, et à grandir dans cette réflexion de la place des femmes pour tenter de sensibiliser un maximum des jeunes comme nous, qui vivent des injustices sans même parfois s’en rendre compte. » (Morgane)

 

« J’ai tendance à être moins optimiste que Morgane, lorsque je me pose la question de savoir si ce que nous faisons change les choses, j’ai envie de viser tellement haut, de changer entièrement les mentalités, que je ne perçois pas les petites choses, la grandeur finalement des petits changements. Et puis je me rappelle d’une animation, d’un moment où j’ai présenté Barbarie dans une Maison maternelle pour adolescentes. Et là j’ai ressenti une forte émotion en récoltant les témoignages de ces jeunes filles à qui parlaient énormément nos maquettes et nos fascicules Barbarie, j’ai vu l’intérêt de notre combat. » (Anais)

 

« Concernant les rencontres, on pense donc qu’il est très important de sortir de ces moments entre pairs et d’aller rencontrer l’autre, de décloisonner plusieurs mondes, tous les mondes, pour faire tomber les préjugés, apaiser la colère, la traduire en mots et dénoncer les injustices vécues, pour avoir un regard plus concret sur les réalités que nous vivons dans notre quotidien ou à la MJ. On espère ici transmettre l’intérêt de la rencontre de l’autre aussi différent soit-il (jeune, adulte, rappeur/intellectuel/fille/garçon; de la rencontre de milieux sociaux différents,…) » (Morgane)

 

 

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